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1Monsieur, j’ay receu la votre par laquelle je voys que
2votre santé est tousjours meilheure, dont je en rans graces
3à Notre Seigneur, comme je foys de la convalecence de Laval,
4de laquelle je n’ay adverty notre filhe et depeche aucitost
5son homme. J’ay veu par vostre précedante comme vous me pressés
6de monter là-hault. Je vous adceure que je n’ay plus
7d’envie que vous ne sauriés avoyr et le croiés sans
8vous metre en poinne. Yer, je fis ung apoitement avec
9des peisans de Meilan, que nous estoit de grand prejudice.
10Il faloyt faire une henqueste qui heut acés couté
11et estoit fort douteuce. Il i avoyt deux lautz de quoy
12ce sont hobligés et des arrerages. Je n’ay satisfet d’un
13procureur de Meilan que nous luy devions à cause du
14sellier de Meilan et vous tennés pour tout adceuré que je
15ne puis point temps vous fairés advicer quelz chevaulz il
16me faudrat sy ma litière ne vient en premier lieu. Nous
17sommes quatre femmes. Pour les hommes, vous advicerés ce que
18en faudra detz bestes. Sy Creitin est malade, Jehan Deime pourra
19bien vennir avecque letz muletz et le laquay. Il fault porter
20hencores quatre cofres et quelques aultres ardes. Je croys
21que vous arés bien pensé pour le retardement de Laval, avec
22vostre bon advis, vous adceure qu’il a bien besoin d’estre bien
23conduit et aller en bon her et de faire le vouage à la
24court. Je n’y voys, pour qu’il soyt résonable, qu’il i alhe
25de bien lonctemps ; quent à ce que je vous avoys mandé pour
26y aller, je voys bien quil ne m’est pas résonnable, pourquoy
27ne vous en métés en nule peine. Tout meitenant, la poste
28m’a porté ung paquet de lettres du roy, lequel j’ay ouvert
29pour voyr s’il i avet quelque chose pour donner ordre en votre
30abcense. Monsieur le présidant ce porte fort bien. Yer, on
31ly persa une aposteme qu’il avoyt au fondement, que est
32son entière gérison. Il treuve meulheur son vin que le votre,
33qu’est tout ce que je vous ay à dire, me recommandant bien
34humblement à votre bonne [grace], priant Nostre Seig[n]eur vous donner
35en perfeicte santé lon[gue et heureuse vie]. De Grenoble, ce
3630 de julhet.
37Yer je al [fin de la page déchirée]
38[v°] de ceste affection, pancés y monsieur pour y donner ordre. Vous savés trop
39mieux comme cella doit aller, ne ayés tant la bonne grace de Laurans
40et de la sufisance de Charles et Margaut que je n’en aye ma bonne part,
41c’est
42votre très humble femme et bien obé
43yssante amie
44Laval
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